Les start-ups et l'innovation au coeur du programme gouvernemental

Suite  et fin de l’interview avec Michele Gallo, conseiller au Ministère de l’Economie du Luxembourg, responsable du programme d’Aide aux jeunes entreprises innovantes et en charge du programme Plug & Play Tech Center pour les start-ups luxembourgeoises. Dans cette troisième et dernière partie de l’interview il évoque pour nous le développement de l’écosystème des start-ups au Luxembourg et les grands chantiers du gouvernement pour favoriser le développement de l’innovation et de l’entrepreneuriat au Luxembourg.

Vous observez de plus en plus d’initiatives privées se lancer. Que pensez-vous de l’environnement start-up au Luxembourg ? De son évolution ?

De mon point de vue c’est un écosystème qui est en train de se mettre en place. Il a évolué rapidement ces dernières années et est devenu très favorable aux start-ups technologiques et aux porteurs de projets innovants.

Je pense, bien sûr, qu’il y a un effort qui a été fait du côté public, avec la mise en place d’infrastructures de connectivité de premier ordre, qui ont aidé le développement du secteur ICT, la mise en œuvre d’un environnement fiscal favorable, la mise en place d’aides adaptées telles que l’Aide aux jeunes entreprises innovantes ou encore le développement de structures d’incubation comme le Technoport. Le gouvernement a également contribué à la constitution de centres d’excellence à travers l’investissement dans l’Université de Luxembourg ainsi que dans les Centres de Recherche Publics (CRP).

Ce qui est très positif à mon avis et qui doit être souligné, ce sont les initiatives de la part du secteur privé qui ont vu le jour au cours de ces dernières années et qui contribuent activement au développement de cet écosystème basé sur l’innovation et l’entrepreneuriat. Nous avons vu l’ouverture de structures de soutien et d’hébergement privées pour les start-ups comme The Impactory, le lux future lab ou Green House. Les grands acteurs comme KPMG avec le programme K-Start ou PwC avec le PwC’s Accelerator sont aussi très actifs.

Ces derniers se tournent d’ailleurs de plus en plus vers l’international et des start-ups étrangères, qu’en pensez-vous ?

Toutes les initiatives citées précédemment sont très positives. Il reste tout de même  encore beaucoup de travail à effectuer pour améliorer cet écosystème et y ajouter des éléments qui pourront positionner encore plus le Luxembourg comme terre d’accueil pour les start-ups innovantes aussi bien luxembourgeoises qu’internationales.

Le Luxembourg est, et a toujours été, ouvert à l’international. Nous devons travailler encore plus vers cette ouverture, pour notamment attirer et encourager des investisseurs internationaux à investir dans nos start-ups.

Quels sont vos grands chantiers à venir pour encourager l’innovation, l’entrepreneuriat et la création de start-ups ?

Un point qui me tient à cœur est celui de la difficulté pour les start-up innovantes de trouver du financement en phase early-stage. En effet, il est fondamental de donner l’opportunité à un bon projet de trouver du financement pour se développer, et ceci très tôt dans son stade de développement. On remarque aujourd’hui que ce segment du marché est délaissé par le secteur privé et qu’il y a donc une défaillance du marché à ce niveau. Bien sûr c’est un stade qui est extrêmement risqué pour les investisseurs. Je pense qu’il faut vraiment travailler sur le financement au niveau du proof of concept, pour financer des projets au stade de la validation de la technologie et aussi au niveau du seed funding (fonds d’amorçage). L’objectif est d’amener les sociétés à un stade de développement où les VCs traditionnels peuvent intervenir avec des montants plus importants. Je pense que c’est un des chantiers importants auquel nous devons nous atteler.

Il faut également travailler sur tout ce qui a trait au processus de transfert de technologies afin de valoriser au mieux les résultats qui vont être générés par les institutions de recherche publique, qui peuvent engendrer des start-up technologiques à fort potentiel.

Enfin, je pense aussi à la réalisation des projets de partenariats public-privé (PPP) qui sont déjà en cours afin de développer des incubateurs tels que la House of BioHealth, un incubateur pour les sociétés actives dans les technologies de la santé basé à Esch-sur-Alzette, ou le projet Luxsite basé à Kockelscheuer, pour les sociétés actives dans les écotechnologies.

Quel positionnement souhaitez-vous donner au Luxembourg ?

Comme je vous ai déjà indiqué, nous souhaitons vraiment positionner le Luxembourg comme l’endroit où les start-ups technologiques et les investisseurs peuvent se rencontrer et développer de façon efficace et rapide leurs activités.

Merci.

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