Portrait (croisé) d’entrepreneurs : Virginie Simon et Tristan Davaille

Retrouvez ma rencontre avec Virginie Simon et Tristan Davaille, entrepreneurs innovants et inspirés, co-fondateurs de MyScienceWork, la startup luxembourgeoise qui révolutionne l’accès à la connaissance scientifique.

Bonjour Virginie, bonjour Tristan. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous, qui vous êtes, quel est votre parcours universitaire, professionnel ?

J’ai toujours aimé m’intéresser à différents secteurs […] ça m’a vraiment donné le goût de l’entrepreneuriat.

V. : « J’ai commencé par une formation en école d’ingénieur, l’UTC Compiègne (France) en biotechnologie, que j’ai complétée par un Master 2 en génétique à l’Université Pierre et Marie Curie à Paris (France). J’étais très spécialisée en cancérologie. J’ai ensuite fait une thèse privée en convention CIFRE dans une jeune startup spécialisée dans les nanotechnologies contre le cancer, Nanobiotix. Suite à cette expérience j’ai créé MyScienceWork. J’ai toujours aimé m’intéresser à différents secteurs. En parallèle j’ai aussi obtenu par correspondance une licence de philo de l’Université de Nanterre (France). »

T. : « Moi c’est plus simple ! J’ai fait l’école de commerce de Reims. J’y ai un petit peu appris l’entrepreneuriat. Je suis ensuite entré chez Meilleurtaux.com en tant que contrôleur de gestion. Comme finalement c’était une grosse startup on m’a donné des responsabilités de plus en plus larges ce qui m’a permis de travailler sur la vente de la société à la Caisse d’Epargne, d’assister à tout ce processus assez intéressant, de suivre un PDG charismatique et très entrepreneur et de travailler sur de multiples sujets comme le système de rémunération, etc. Donc c’était relativement large et varié et ça m’a vraiment donné le goût de l’entrepreneuriat. »

Comment êtes-vous venu à l’entrepreneuriat justement ? Aviez-vous des entrepreneurs dans votre entourage familial ? Avez-vous une anecdote à nous donner à ce propos ?

[…] à chaque fois que je partais deux semaines en vacances l’été, lorsque je revenais, je ne comprenais plus rien parce que tout avait changé.

V. : « Ah non pas du tout ! J’ai plutôt une famille de fonctionnaires. C’est surtout la découverte du secteur professionnel qui m’a fait découvrir l’entrepreneuriat. Dans les grands groupes je n’ai jamais aimé avoir un poste délimité et ne pas avoir de marges de manœuvre. Ce n’était pas assez flexible pour moi. Par contre je trouve que l’univers des startups est un univers passionnant. J’ai passé trois ans et demi dans une startup et aujourd’hui ils sont en Bourse ! Il y a eu beaucoup de déménagements successifs, de levées de fonds, etc. Moi ce m’a le plus marqué c’est qu’à chaque fois que je partais deux semaines en vacances l’été, lorsque je revenais, je ne comprenais plus rien parce que tout avait changé. Et c’est vrai que cet univers qui est très changeant, très dynamique, c’est ce qui me stimule le plus. Et le fait aussi d’avoir une équipe motivée ! Ce qui me déplaisait aussi beaucoup dans certains grands groupes c’était les complaintes de certains salariés. Moi je suis plus dans une logique active et de positivisme permanent. »

T. : « Je partage complètement ! »

Quels ont été les problèmes et difficultés auxquels vous avez du faire face depuis la création de votre entreprise ?

Ce qui est génial c’est de pouvoir s’engager dans une voie, sans savoir ce qui va nous attendre finalement […] Compte tenu des difficultés que nous avons pu rencontrer, la satisfaction c’est vraiment d’avoir pu y arriver et de constituer une super équipe.

T. : « Je commencerais plutôt par dire que si j’avais vu la masse de problèmes qui nous attendait et le stress que cela a occasionné, j’aurais été effrayé et bloqué avant même de commencer l’entrepreneuriat. Ce qui est génial c’est de pouvoir s’engager dans une voie, sans savoir ce qui va nous attendre finalement. C’est vrai que nous avons rencontré des difficultés énormes. Je pourrais en citer deux. La première c’était un développeur informatique qui avait tous les codes et qui a voulu partir avec tout. Il a fallu gérer, négocier… C’était extrêmement difficile comme situation. La seconde ce sont des investisseurs qui voulaient mettre de l’argent, qui se sont engagés, qui ont signé des papiers et qui au final n’ont rien mis du tout. Donc ce sont des situations extrêmement stressantes où il faut être très réactif et avoir un peu de chance aussi ! »

V. : « En termes de difficultés, c’est vrai que pour moi mon expérience de thèse m’a beaucoup aidé. C’était un projet « passion » à long terme et extrêmement pénible à mener à son terme. Je ne dirais quand même pas que ça traumatise chaque doctorant mais presque. Compte tenu des difficultés que nous avons pu rencontrer, la satisfaction c’est vraiment d’avoir pu y arriver et de constituer une super équipe. Le recrutement n’est pas facile non plus car il a faut trouver les bonnes personnes, à la fois compétentes et qui s’investissent dans le projet. »

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à celui ou celle qui veut se lancer ?

S’il n’y a pas une communication parfaite entre les fondateurs, une confiance absolue et un grand respect, au fil du temps ça ne marchera jamais.

V. : « On me pose souvent la question. J’en ai plutôt deux qui sont vraiment la base de tout. Le premier c’est de formuler une idée claire. On entend souvent «  j’ai pas d’idées », « je sais pas quoi faire, ce que je peux faire », etc. Il faut essayer de concrétiser une idée qui réponde à un besoin manifeste, mais surtout je trouve que c’est à nous, entrepreneurs, de porter le projet, de convaincre le monde entier au début que ce projet est absolument génial. Certaines personnes attendent un peu trop des autres et manquent de conviction. Il faut tout donner pour que ça fonctionne. Si on n’y croît pas à 1000% je crois qu’il n’y a pas grand monde qui va y croire plus que nous. »

T. : « Dans l’entrepreneuriat, il y a quelque chose en soi qui fait qu’on sait que ça va marcher et ce n’est pas possible d’avoir de doutes même dans les pires difficultés. »

V. : « Il faut toujours avoir une confiance à toute épreuve. Et le deuxième conseil tout à fait crucial pour moi c’est le choix des associés. Il y a tellement d’histoires où les gens se déchirent et les beaux projets se détruisent tout seul. Il y a beaucoup de gâchis, de déchirements entre fondateurs. Je pense que c’est le pilier de base pour bien construire une société. S’il n’y a pas une communication parfaite entre les fondateurs, une confiance absolue et un grand respect, au fil du temps ça ne marchera jamais. »

Quels sont les 3 mots qui, pour vous, résument le mieux l’aventure entrepreneuriale ?

V. : « Passion. Ambition. Et hyperactivité ! »

T. : « J’ajouterais le courage ! »

Quels sont les entrepreneurs les plus connus de votre répertoire, ou ceux qui vous inspirent le plus ?

Ce qui m’intéresse c’est de rencontrer les gens qui ont les yeux qui brillent quand ils parlent de ce qu’ils font.

V. : « Je vais botter en touche parce que je n’aime pas citer des noms. En fait, moi ce qui m’inspire le plus ce ne sont pas particulièrement les entrepreneurs, les scientifiques ou les artistes mais les rencontres avec des gens qui font ce qui leur plaisent dans la vie et qui sont vraiment passionnés. Ce qui m’intéresse c’est de rencontrer les gens qui ont les yeux qui brillent quand ils parlent de ce qu’ils font. »

T. : « Je trouve que c’est trop facile de dire Steve Jobs ! Je n’ai pas de personnes en particulier non plus. Bien évidemment j’aime beaucoup les concurrents, ceux qui ont monté des projets similaires. Mais sinon je n’ai pas de références. J’aime beaucoup bien sûr, Christophe Cremer, le fondateur de Meilleurtaux.com, qui nous a donné des conseils, sur lequel on s’est appuyé au départ et qui est un grand entrepreneur français. »

Quelle(s) startup(s), quelle(s) idée(s) ou quelle(s) tendance(s) recommandez-vous de suivre en ce moment ?

[…] libérer certaines populations ou certains domaines, rendre l’information disponible […]

V. : « Pour moi c’est la thématique commune qui est celle de l’accès à la connaissance via Internet et ce quel que soit le mode de fonctionnement : Open Data, Open Source… A la fois pour libérer certaines populations ou certains domaines, rendre l’information disponible et faire en sorte que les gens aient une toute autre approche de certains secteurs. Pour moi, c’est la plus grande révolution qui existe. »

T. : « Et dans lequel à notre niveau on essaie d’intervenir ! »

Virginie, Tristan, je vous remercie pour votre temps et ai été ravi de rencontrer deux entrepreneurs aussi dynamiques et talentueux que vous.

V. + T. : « Merci Charles-Louis, ça nous a fait très plaisir de nous prêter au jeu du portrait croisé ! »

En savoir plus:

  • Profil Linkedin de Virginie Simon ici
  • Profil Linkedin de Tristan Davaille ici
  • Suivre l’actualité de MyScienceWork sur Twitter ici
  • Suivre Virginie Simon sur Twitter ici
  • Suivre Tristan Davaille sur Twitter ici
  • Découvrir le site de MyScienceWork ici

Photo : Tristan Davaille et Virginie Simon

Sur Silicon Luxembourg, nous mettons en avant les entrepreneurs qui ont quelque chose à dire et des expériences à partager. Quels sont leurs parcours ? Leurs convictions ? Leurs conseils ? Qu’est-ce qui les fait vibrer dans leur aventure entrepreneuriale ? Si vous êtes un entrepreneur et souhaitez-vous exprimer librement, contactez-nous, cette rubrique est faite pour vous !

Total
0
Shares
Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Related Posts
Total
0
Share